- ÉMULSION (photographie)
- ÉMULSION (photographie)ÉMULSION, photographieL’émulsion photographique n’est pas, au sens usuel du mot, une émulsion, mais une suspension dans la gélatine de cristaux microscopiques de bromure d’argent photosensibles. Lorsqu’ils sont soumis au révélateur, les grains d’halogénure d’argent qui ont été illuminés sont réduits à l’état d’argent métallique beaucoup plus rapidement que les grains qui n’ont pas reçu de lumière; c’est l’image latente qui sera révélée.Bien qu’il existe des différences appréciables entre émulsions de caractères et d’origines différents, on peut donner comme exemple la composition suivante pour un film négatif recouvert de 30 à 50 grammes d’émulsion par mètre carré: eau (10 p. 100), gélatine (53 p. 100), chlorure d’argent (traces), bromure d’argent (33 p. 100), iodure d’argent (3 p. 100), bromure de potassium (0,1 p. 100).Une émulsion photographique se caractérise par sa sensibilité générale (ou rapidité), son gamma (ou sa courbe caractéristique), sa sensibilité chromatique (ou sensibilité spectrale), son pouvoir résolvant (ou fonction de transfert), son caractère antihalo (ou bruit).Pour impressionner correctement le film, une certaine quantité de lumière est nécessaire, quantité qui dépend de la sensibilité générale de l’émulsion. En Allemagne, cette sensibilité est mesurée en degrés DIN. L’échelle est choisie de façon que chaque accroissement de 3 DIN équivaille à un doublement de la sensibilité. Aux États-Unis et dans nombre d’autres pays, on emploie les valeurs ASA: un film de 50 ASA est deux fois plus sensible qu’un film de 25 ASA; 25 ASA équivalent à 15 DIN, et 50 ASA à 18 DIN. La courbe caractéristique de la réponse d’une surface sensible à l’exposition et au développement se construit en portant en abscisse les luminations en lux. secondes et en ordonnée les densités optiques correspondantes. La pente de cette courbe, dans sa partie rectiligne, s’appelle le gamma. Plus le gamma est faible, plus la pellicule peut enregistrer une large gamme de luminations, en particulier un objet aux contrastes très importants; on dit que la gradation est douce. Plus le gamma est élevé, plus la pellicule peut rendre, par des gris variés, les nuances d’un objet peu contrasté; on dit que la gradation est dure. En modifiant les conditions de développement du film, on peut agir d’une manière très importante sur le contraste de l’image finale.Par ailleurs, l’émulsion est plus ou moins sensible aux diverses couleurs du spectre: c’est la sensibilité chromatique .L’aptitude d’un film à définir les détails d’une image dépend de la grosseur du grain et surtout de l’épaisseur de la couche photosensible, en raison des phénomènes de diffusion dans la gélatine. Le pouvoir résolvant des couches photographiques est mesuré au moyen de divers tests: réseaux de traits, mires à rayons radiaux, fente très fine en contact direct avec l’émulsion.Dans le cas d’un objet très contrasté, il faut se méfier du halo . On distingue deux sortes de halos, le halo de diffusion et le halo de réflexion. En général, ils coexistent. Le halo de diffusion se produit à l’intérieur de la couche. Il est plus réduit sur les films à couche mince que sur les films ordinaires. Le halo de réflexion est causé par la réflexion de la lumière sur le dos du film. On l’évite en colorant le dos du film ou, mieux encore, en munissant le film, entre l’émulsion et le support, d’une couche absorbante qui devient transparente après développement. Cette dernière solution est adoptée pour les films inversibles en noir et blanc et pour les films en couleurs.
Encyclopédie Universelle. 2012.